État écologique des eaux littorales en 2015, selon la Directive Cadre sur l’eau
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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L’évaluation de l’état des eaux littorales (masses d’eau côtières et de transition) au sens de la Directive Cadre sur l’eau (DCE) comprend deux aspects : l’état écologique et l’état chimique. L’état écologique est le résultat d’une analyse multicritères portant sur des éléments de qualité biologique, physico-chimiques et hydromorphologiques. Il se décline en 6 classes : très bon, bon, moyen, médiocre, mauvais et inconnu.
Panorama Général
La directive cadre sur l’eau (DCE) définit deux types de masses d’eau littorales : les masses d’eau côtières et les masses d’eau de transition.
En 2015, 44 % des 273 masses d’eau littorales sont en bon état ou en très bon état (ou potentiel) écologique : 51 % des 179 masses d’eau côtières et 30 % des 94 masses d’eau de transition. La part des eaux côtières et de transition en état écologique moyen est respectivement de 36 % et 27 %.
Les masses d’eau littorales en état médiocre ou mauvais sont de l’ordre de 22 %. Cela concerne 12 % des masses d’eau côtières et 42 % des masses d’eau de transition. Seulement 1 % des eaux côtières et 2 % des eaux de transition sont en état écologique inconnu.
Analyse générale
En 2015, plus d’une masse d’eau côtière sur deux (51 %) et une masse d’eau de transition sur quatre (30 %) sont en bon état ou en très bon état (potentiel) écologique. Pour l’ensemble des masses d’eau de surface (11 414), toutes catégories d’eau confondues (rivières, plans d’eau, lagunes, estuaires et mers côtières), la part en bon état ou un très bon état écologique est de 44 %.
À l’opposé, 12 % des masses d’eau côtières et plus du tiers des masses d’eau de transition (42 %) sont dans un état écologique médiocre à mauvais. Le nombre de masses d’eau de transition en état inconnu (information insuffisante pour attribuer un état) au niveau national a nettement baissé entre les deux dernières évaluations de l’état (état des lieux 2013 et évaluation de 2015) en passant de 10 à 2 %.
En 2015, l’évaluation de l’état écologique présente un niveau de confiance moyen ou élevé pour 52,6% des masses d’eau de surface, toutes catégories d’eau confondues (AFB).
Analyse détaillée par district hydrographique
La directive cadre sur l’eau préconise de travailler à l’échelle des “districts hydrographiques”. Au total, 14 districts hydrographiques sont établis en France : 9 en métropole et 5 pour l’outre-mer, un par département ultramarin. En métropole, seuls, 6 districts présentent une façade sur le littoral.
Les masses d’eau côtières
L’état (ou potentiel) écologique des masses d’eau varie d’un district à l’autre. En métropole, la part des eaux côtières en bon ou en très bon état (potentiel) écologique est généralement supérieure à celle des eaux en état médiocre ou mauvais.
En Adour-Garonne, 100 % des eaux côtières sont en très bon et bon état écologique. Dans les districts de la Loire et de la Seine la part des masses d’eau dans ce cas reste également élevée avec, 72 % des masses d’eau côtières du district de la Loire et 63 % du district de la Seine. La part est plus faible en Méditerranée continentale (59 %), à la Réunion (58 %), en Corse (57 %) et à Mayotte (41 %).
Dix-neuf masses d’eau côtières sont en état médiocre. Il s’agit de :
- côte de Nacre Est dans le Calvados (district de la Seine) ;
- petite rade de Marseille (district Méditerranée continentale) ;
- cinq masses d’eau dans le district de la Loire : fond de baie de Saint-Brieuc, baie de Douarnenez, baie de Douarnenez (côte), baie de concarneau et Nord Sables-d’Olonne ;
- six masses d’eau en Martinique : baie de la Trinité, baie du Marin, littoral du François au Vauclin ; fond ouest de la baie du Robert, baie du Galion, Nord baie de Fort de France ;
- quatre masses d’eau en Guadeloupe : côte Ouest de Basse Terre, pointe du Vieux-Fort - Sainte-Marie, Petit Cul-de-Sac Marin, Port Louis-Pointe Madame (Grand Cul de Sac marin) ;
- deux masses d’eau dans l’archipel de Mayotte : Mamoudzou – Dzaoudzi (Côtière), et Pamandzi – Ajangoua – Bandrélé (Côtière).
Deux masses d’eau côtières sont en mauvais état : une dans le district de l’Escaut (Gris Nez – Slack dans le Pas-de-Calais) et l’autre dans le district de la Loire (baie de Lannion, en Bretagne).
Les masses d’eau de transition
Pour la plupart des districts, la situation des masses d’eau de transition est moins bonne que celle des masses d’eau côtières. Ainsi, la part des masses d’eau de transition dans un état écologique médiocre ou mauvais est généralement supérieure à celle des masses d’eau en bon ou très bon état, excepté pour le district de la Loire, où 60 % des masses d’eau de transition sont en bon ou très bon état.
Vingt-neuf masses d’eau de transition sont en état écologique médiocre, à savoir :
- la baie de Somme (district d’Escaut) ;
- l’étang d’Urbino et l’étang de Palu en Corse ;
- l’estuaire de Seine aval ;
- huit estuaires dans le district d’Adour-Garonne : estuaire Adour amont et aval, estuaire Bidassoa, estuaire Gironde aval et amont, Estuaire Fluvial Dordogne, Estuaire Fluvial Garonne amont et aval ;
- les rivières de pont-l’abbé et de Vannes (district de la Loire) ;
- dix masse d’eau dans le district Méditerranée : étang de Campignol dans le complexe des étangs du Narbonnais, les étangs Palavasiens est et ouest, complexe du Narbonnais Grazel/Mateille, Petite Camargue Medart, Grand Bagnas, Petite Camargue Marette, Petite Camargue Scamandre - Charnier, Camargue la Palissade, étang de Berre Vaine ;
- cinq des neuf masses d’eau de Guyane : Sinnamary, Kourou, Cayenne, Mahury et Maroni.
Par ailleurs, 10 masses d’eau de transition sont en mauvais état écologique :
- six masses d’eau dans le district Méditerranée (Canet, Vendres, étang de l’Or, étang du Ponant, étang de Berre Grand Etang et l’étang de Berre Bolmon) ;
- une en Corse (étang de Biguglia) ;
- deux dans le district de la Seine (estuaire de Seine amont et moyen) ;
une en Martinique (étang de Salines).
Analyses des éléments de qualité biologique des masses d’eau littorales
Les classements des masses d’eau sont le résultat d’une analyse multicritères portant sur des éléments de qualité biologique (phytoplancton, macroalgues, angiospermes...), physico-chimiques (nutriments, oxygène, température …) et hydromorphologiques. Les paramètres suivis diffèrent pour les masses d’eau côtières et de transition et ne sont par ailleurs pas suivis de manière uniforme dans toutes les masses d’eau compte tenu du contexte local.
Pour les masses d’eau côtières, les éléments de qualité biologique (EQB) pertinentes à suivre sont : les phytoplanctons, les macroalgues (sauf pour la Guyane), les angiospermes (sauf pour la Guyane et la Réunion) et les invertébrés benthiques. Concernant les masses d’eau de transition, les EQB pertinents sont : les phytoplanctons (sauf pour la Guyane), les macroalgues (uniquement pour les masses d’eau de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique), les angiospermes (uniquement pour les masses d’eau de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique), les macrophytes (uniquement pour les masses d’eau de Méditerranée) les invertébrés benthiques (sauf pour la Guyane et la Martinique) et les poissons (sauf pour la Martinique).
En 2015, lorsque les éléments de qualité biologique sont documentés, les macroalgues et les angiospermes sont les principales causes de classement de l’état des masses d’eau côtières en état moyen, médiocre ou mauvais. Pour les eaux de transition ce sont les macrophytes, les phytoplanctons, les macroalgues, et les poissons.
Parmi les paramètres physico-chimiques évalués et documentés, l’azote et le phosphore sont les principaux éléments en cause dans la dégradation de l’état des masses d’eaux de transition.Pour l’azote cela concerne 20 des 108 masses d’eaux côtières renseignées et 14 des 41 masses d’eau de transition renseignées. 13 des 14 masses d’eau de transition renseignées sont en état moyen, médiocre ou mauvais pour le phosphore.
Récapitulatif de l’état écologique des masses d’eau littorales dans les différents territoires français, en 2015
Ressources
État et qualité écologiques DCE
En vue du second cycle de gestion de la directive cadre sur l’eau (2016-2021), une partie importante des méthodes de bioindication DCE-compatibles règlementairement indispensables à l’évaluation de l’état écologique des eaux de surface ont été finalisées en 2012.
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