Santé

Les bilans azote et phosphore en France

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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En France, l’apport excessif en azote et en phosphore, provenant principalement de l’activité agricole pour le premier, et des eaux résiduaires urbaines pour le second, correspond au surplus dans l’environnement, aux rejets en mer et en eaux douces, pouvant conduire localement à des phénomènes d’eutrophisation et à la prolifération d’algues vertes. Les surplus sont calculés à une échelle régionale sans tenir compte des traitements et des exportations vers d’autres régions éventuelles réalisées notamment dans les régions à élevage.

Le surplus d’azote tend à diminuer sur la période 2006-2015

L’azote apporté par l’activité agricole l’est sous forme organique ou sous forme minérale. En 2015, les apports organiques s’élèvent en moyenne à 62 kg par hectare (ha) de surface agricole utilisée (SAU) et les apports minéraux à 77 kg/ha. Les deux types d’apports ont diminué depuis 1990. Cette diminution s’explique notamment par la réduction des effectifs du cheptel français et par la meilleure gestion de l’azote dans les exploitations agricoles. Cette meilleure gestion est l’effet de la mise en œuvre des programmes d’actions « nitrates » dans les zones vulnérables , progressivement étendues, en application de la directive « nitrates », ainsi que l’évolution des moyens technologiques.

Sur la période 2006-2015, la moyenne de surplus d’azote s’élève à 45 kg/ha de SAU, contre 55 kg/ha pour la période 1996-2005. En 2015, les régions présentant les excédents d’azote les plus élevés sont la Bretagne et les Pays de la Loire avec plus de 70 kg/ha. Cependant, ces chiffres ne tiennent pas compte des exportations vers les régions voisines demandeuses d’azote organique et des traitements des effluents d’élevage. Ces mesures sont obligatoires au-delà d’une quantité annuelle pour une partie des exploitants bretons. Les régions les plus proches de l’équilibre sont la Corse, la Bourgogne et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, tandis que l’Île-de-France affiche un bilan négatif.

Bilan régional d’azote par région en 2015
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Note : Bilan = entrées d’azote (apports d’azote minéral et organique, fixation symbiotique et déposition atmosphérique de l’azote gazeux) - sorties (prélèvements par les cultures) selon une méthode de calcul validée par la Commission européenne.

Champ : France métropolitaine

Source : Agreste, Citepa, Unifa, Comifer, 2015

Traitement : SDES, 2018

La moyenne du surplus d’azote agricole respecte la limite planétaire théorique comprise entre 41 et 55 kg/ha/an. Cette limite est toutefois nettement dépassée dans certaines régions.

Au sein de l’Union européenne, en 2015, le bilan nutritif brut d’azote par hectare de SAU est estimé à 51 kg par ha de SAU. Ce bilan est de 9 kg par ha de SAU en Roumanie alors qu’il s’élève à 189 kg par ha de SAU aux Pays-Bas.

Le surplus de phosphore diminue entre 2000 et 2015

Le phosphore est apporté sous forme d’engrais organique ou minéral. Les surplus sont calculés sans tenir compte des traitements et des exportations éventuelles réalisées notamment dans les régions à élevage.

En 2015, en Bretagne, le surplus atteint 20 kg/ha. En effet, les zones d’élevage intensif de porcs et de volailles connaissent des apports en phosphore total (surtout organique) parfois trop importants par rapport aux besoins des cultures et des prairies. En France métropolitaine, le surplus de phosphore est passé de 9 kg/ha de SAU à 0 kg/ha entre 2000 et 2015. Cette baisse est principalement liée à la diminution des apports de fertilisants minéraux. Depuis 2009, le bilan est proche de l’équilibre.

Bilan régional du phosphore en 2015
Agrandir la figure 1415
Note : Bilan = imports – exports selon une méthode de calcul validée par la Commission européenne.

Source : Agreste, Citepa, Unifa, Comifer

Traitement : SDES, 2019

La moyenne du surplus de phosphore agricole est inférieure au seuil planétaire théorique limite de 4 à 7,5 kg/ha/an. Cependant, ce seuil est dépassé dans certaines régions. Par ailleurs, les résidus de phosphore présents dans les eaux usées après épuration, qui représentent la principale source d’émission de phosphore dans l’eau en France, ne représentent pas une masse suffisamment importante pour entraîner un dépassement de la limite à l’échelle de l’ensemble de la France.

Au sein de l’Union européenne, en 2015, le bilan nutritif brut de phosphore par hectare de SAU est estimé à 1 kg par ha de SAU. Ce bilan est négatif en Estonie (-7 kg/ha de SAU) alors qu’il s’élève à 10 kg/ha de SAU en Norvège.

Ressources

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